Rôle et impact thérapeutique des pathogènes digestifs et du dialogue entre l’hôte et le microbiote intestinal au cours de la colite aiguë grave de rectocolite hémorragique
NOM :
Dr. Pauline RIVIERE
TITRE :
Rôle et impact thérapeutique des pathogènes digestifs et du dialogue entre l’hôte et le microbiote intestinal au cours de la colite aiguë grave de rectocolite hémorragique.
EQUIPE :
- Pauline RIVIERE
- David LAHARIE
Service d’Hépato-gastroentérologie du CHU de Bordeaux, Unité Médecine Gastroentérologie et Nutrition
La recto-colite hémorragique (RCH) est une des deux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin avec la maladie de Crohn. Un patient sur 4 atteint de RCH aura dans sa vie une poussée grave de sa maladie appelée Colite Aigue Grave (CAG). Au cours de cette poussée grave et souvent très brutale, l’inflammation n’est plus localisée uniquement dans le tube digestif mais est présente au niveau général (fièvre, fatigue, amaigrissement, tachycardie, etc.). Le patient doit alors être traité en urgence car il risque une perforation digestive, une septicémie et même le décès dans certains cas. La chirurgie en urgence, qui consiste à enlever la totalité du colon, est nécessaire lorsque les traitements médicamenteux (corticoïdes, infliximab, ciclosporine) ne permettent pas de contrôler l’inflammation.
Il n’y a pas pour l’instant de données scientifiques qui expliqueraient pourquoi un patient aura une CAG et pas un autre, et ce qui a déclenché cette poussée grave.
Cette étude s’intéresse au rôle du microbiote (bactéries de la flore intestinale) et des infections digestives dans la CAG liée à la RCH. Notre hypothèse est que chez un patient dont la flore intestinale est fragile et le système immunitaire particulièrement réactif, la survenue d’une infection digestive « banale » va entraîner une inflammation démesurée conduisant à la CAG. Nous allons donc comparer le microbiote et la réponse du système immunitaire des patients hospitalisés pour une CAG à des patients consultant pour une poussée non sévère de RCH (inflammation digestive sans inflammation généralisée). Nous rechercherons particulièrement les microbes digestifs connus pour être plus fréquents chez les patients atteints d’une RCH tels que Clostridium difficile et Cytomegalovirus et les facteurs influençant le microbiote (antibiotiques, anti-inflammatoires, alimentation). Nous tenterons d’identifier dans le microbiote et la réponse immunitaire des patients des éléments qui permettraient de savoir à l’avance quel traitement médical va être efficace chez chacun d’eux, pour ne pas perdre de temps dans la prise en charge et tenter d’éviter la chirurgie.
Au cours de cette étude, nous ne changerons pas la prise en charge des patients, nous prélèverons uniquement des tubes de sang, des selles et des biopsies supplémentaires au cours d’examens déjà prévus. Il s’agira d’un travail international impliquant les services de gastroentérologie du CHU de Bordeaux, de l’Hôpital Beaujon (APHP) et du McGill University Health Center (Montréal, Canada).
Il s’agit de la première étude de ce genre dans la situation particulière de la CAG. Nous espérons améliorer notre compréhension de cet événement sévère pour pouvoir le prévenir, et prendre en charge les patients de façon personnalisée pour éviter le recours à la chirurgie et le décès.