Toulouse (31) Exposition Caméléon au CHU 27/05/2025

Caméléons, Regards sur des Maladies Invisibles
Du 29 avril au 27 mai
Espace culturel de l’Hôpital de Rangueil
1 avenue du Pr Jean Poulhès
31000 Toulouse
Né en Bretagne à Redon en 2002, Gabriel Le Glaunec a toujours eu un grand intérêt pour la photographie documentaire et studio. Il concrétise sa passion par l’obtention d’une licence de photographie à l’ETPA de Toulouse en 2023. Gabriel utilise le studio comme terrain de jeu où il peut expérimenter et créer. Mais sa pratique photographique tend aussi vers le documentaire, ce qui lui permet d’aller à la rencontre des gens. Les quotidiens l’inspirent tout autant qu’il leur rend hommage.
Dès mes14 ans, un ensemble de symptômes apparaît peu à peu : douleurs intestinales, fatigue, perte de poids. Pendant 1 an, je suis dans le flou, les analyses s’enchaînent. Alors que mon état s’aggrave, le diagnostic de la maladie de Crohn arrive comme un soulagement. À l’instar des maladies invisibles, l’errance médicale est une étape inévitable. Celle-ci est souvent vectrice d’isolement, d’épuisement mental, d’une remise en question permanente de son mal être, d’inquiétude et d’impuissance face à un état qui se dégrade. La maladie de Crohn fait partie des Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI), aux côtés de la Rectocolite Hémorragiques. Toutes deux se caractérisent par une inflammation de la paroi du tube digestif, due à une dérégulation du système immunitaire intestinal. En projetant une IRM de mon ventre sur les visages, je rends visible ce qui ne l’est pas. “Caméléon” est un témoignage pour ces malades, une manière de s’exprimer autrement qu’en termes médicaux
Ma maladie a toujours été un tabou, une partie trop intime qu’il ne faut surtout pas dévoiler. Un petit bout de mon corps que j’enfouis au plus profond. Ne m’étant jamais autorisé à rencontrer d’autres patients atteints de MICI, je n’ai toujours connu cette maladie que par le prisme du milieu médical.
Alors, ayant peut-être besoin d’un prétexte, c’est caché derrière mon appareil photo que je me mets, en avril 2023, à rencontrer d’autres malades. En redécouvrant cette maladie à travers ces différents témoignages, un passage récurrent dans chaque récit retient mon attention : l’errance médicale. Cette période où les examens médicaux s’enchaînent et où le doute nous envahit, nous faisant remettre en question nos propres symptômes et notre légitimité à nous sentir malades.
C’est le besoin de rendre cette maladie visible qui a guidé mon travail, l’envie de lui créer une forme, une texture, une présence. En utilisant l’IRM de mon ventre, la zone où la maladie se manifeste, je forme une toile abstraite qui se mêle au visage du modèle et rend perceptible ce qui n’est pas visible.