Baptiste, à la conquète de l’EmbrunMan et du SaintéLyon

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Baptiste, 33 ans dont 19 avec un Crohn , utilise le sport comme moyen de sortir du carcan de la maladie invisible.

Bonjour Baptiste, pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours?

Je m’appelle Baptiste, j’ai 33 ans, je suis juriste en droit de la santé et atteint de la maladie de Crohn depuis mes 14 ans. Après une errance diagnostic compliquée, la maladie de Crohn est mise en évidence à mes 16 ans. Malgré les traitements, la maladie progresse et handicap de plus en plus mon quotidien, jusqu’à une résection de 40cm de l’iléon en 2018. Depuis, la maladie est contrôlée par l’HUMIRA.

Dites-nous en plus sur votre défi, comment en avez-vous eu l’idée ?

J’ai toujours pratiqué du sport depuis mon enfance et les choses se sont compliquées avec l’arrivée de la maladie. J’ai arrêté le foot peu après mes 20 ans, avec le stress du match il devenait impossible de tenir toute la rencontre sans aller aux toilettes (compliqué pour un gardien de but). J’ai donc stoppé les sports collectifs pour pratiqué le tennis ou la course à pied quand la fatigue le permettait.

En 2016, je rencontre ma future femme qui pratique le trail en montagne. J’accroche tout de suite avec le fait de courir en nature, librement, sans contraintes techniques par rapport à la maladie. Après l’opération de 2018, je décide de faire des courses et de me lancer des défis (Trails entre 42 et 70km, Étape du tour en vélo). Ces défis me permettent de me sentir vivant et capable comme tout le monde, de sortir de l’invisibilité liée à la maladie. L’effet sur le moral est plus que positif et l’asthénie chronique est remplacée par une bonne fatigue physique liée à l’effort.

En préparant l’Étape du Tour en 2023, j’ai énormément pratiqué le cyclisme, cela m’a donné l’idée de me lancer un nouveau défi et de faire un triathlon. J’ai cherché une course en montagne et j’ai décidé de faire l’EmbrunMan le 13 août prochain, une course réputée pour son dénivelé positif. Le premier défi c’était d’apprendre à nager le crawl. Et puis il faut aussi réussir à faire la préparation avec les aléas de la maladie. C’est plus difficile mais la réussite en est que plus belle.

Cela faisait longtemps que je souhaitais faire une course en mettant en avant les MICI, j’ai décidé de passer le cap et de faire ce triathlon en mettant en avant l’AFA. Le défi suivant est déjà programmé, étant Lyonnais ce sera la SaintéLyon (80km) en décembre.

Quel message souhaiteriez-vous faire passer à travers ce défi mais aussi plus largement aux personnes ne connaissant pas les MICI ?

C’est souvent tabou de parler des MICI et souvent source d’incompréhension, en particulier quand on est jeune. Ce sont des maladies invisibles qui poussent parfois à se replier sur sois même et à cacher la réalité à son entourage et au travail, c’était mon cas.

En courant sous les couleurs de l’AFA j’espère que des malades y verront un signe d’espoir et se mettront pourquoi à pratiquer une activité physique.

Tout le monde ou presque connaît quelqu’un atteint d’une MICI dans son entourage, j’espère que le fait de voir quelqu’un avec une MICI se lancer dans une course comme l’EmbrunMan suscitera des interrogations. Que les gens se renseigneront sur ces maladies, le quotidien des malades, les traitements, pour changer leur regard sur la maladie et mieux comprendre les malades qui les entourent. Je parle très peu de ma maladie et il est parfois difficile pour l’entourage de m’en parler, ce qui rend la maladie encore plus invisible. Pourtant, ça ne dérange pas d’en parler si on me pose des questions, au contraire. Alors si ce défi peut pousser des personnes à oser discuter de la maladie avec des malades, j’ai tout gagné. Pour résumer, l’objectif c’est de casser le tabou qui entoure les MICI et les rendre visibles.

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