Le Chemin de Compostelle de Mélanie en soutien à l’afa
À une époque où tout va toujours plus vite, certains choisissent de ralentir, de se reconnecter à l’essentiel. C’est le cas de Mélanie, une jeune femme animée par un besoin de sens, qui enfilera ses chaussures de marche pour parcourir les kilomètres qui mènent à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Marcher pour soi mais aussi pour les autres, c’est le défi qu’elle se lance en ouvrant une cagnotte pour récolter des fonds en faveur des personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI).

Bonjour Mélanie,
Vous avez pour projet de parcourir le mythique Chemin de Compostelle. Pouvez-vous nous parler un peu de vous et de ce qui vous a poussée à vous lancer dans cette aventure ?
Je m’appelle Mélanie, j’ai 43 ans, je suis mariée et maman d’un grand garçon de 16 ans. Je vis avec une rectocolite hémorragique (RCH) depuis un peu plus de 11 ans.
Lorsque la maladie a été diagnostiquée en 2014, j’étais artisan fleuriste. J’ai traversé beaucoup d’étapes dans mon cheminement avec la RCH : d’abord le déni – non, je ne suis pas malade –, puis des rechutes, et enfin, l’acceptation… après plusieurs années.
La crise du COVID a été un vrai tournant. Du jour au lendemain, mon magasin a dû fermer. Moi qui travaillais 50 à 60 heures par semaine, je me suis retrouvée à l’arrêt. Mon stress a augmenté, et ma santé s’est dégradée. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser à la méditation. Puis j’ai changé mon alimentation, mes horaires de sommeil, et j’ai intégré la marche à mon quotidien. Peu à peu, ma santé s’est améliorée.
J’ai toujours pris mon traitement (Pentasa), mais j’ai aussi été accompagnée par une naturopathe et une ostéopathe. J’ai ajouté à mon quotidien des activités qui nourrissent mon bien-être : des cours de danse, des claquettes, de l’aquarelle… Bref, j’ai pris soin de mon mental.
La marche a pris de plus en plus de place. C’est devenu un besoin vital, une vraie reconnexion à la nature. Un jour, en rentrant d’une balade avec une amie, l’idée m’est venue : et si je faisais le chemin de Compostelle ? J’en avais un peu entendu parler, notamment dans le livre de Maud Ankaoua. Et là, une évidence : je veux le faire. Seule. Pour être face à moi-même. Pour me prouver que mon corps peut le faire malgré la maladie. Pour reprendre confiance en lui.
Cette maladie est difficile. Invisible, mais tellement présente au quotidien… Il y a deux ans, j’ai perdu beaucoup de poids, et j’ai vraiment eu peur que mon corps me lâche. Ce chemin, c’est pour moi un chemin spirituel. Une connexion entre mon corps, mon esprit et la nature. Je ne suis pas croyante au sens religieux, mais je crois profondément en cette forme de spiritualité, en cette harmonie à retrouver.
Je souhaite faire une partie du chemin chaque année, pendant une semaine. Mon objectif : arriver à Santiago de Compostela avant mes 50 ans. Mon mari envisage de m’accompagner sur les prochaines étapes… et peut-être aussi mon fils !
Je n’ai pas fait de préparation physique spécifique, mais j’essaie de marcher régulièrement. Pour cette première étape, j’ai choisi un parcours adapté à mes capacités, avec peu de dénivelé. Je pars de Lectoure jusqu’à Aire-sur-l’Adour. J’ai réservé des gîtes pèlerins avec chambres individuelles pour bien récupérer, tout en partageant les sanitaires, la salle de bain, et surtout les repas avec les autres marcheurs – un moment important pour échanger.
Le midi, ce sera grignotage sur la route. Le défi : ne pas manger n’importe comment, anticiper pour éviter les inflammations. J’ai déjà quelques idées de repas simples et sains. Mon sac pèsera 7 kg, eau comprise – donc je pars avec l’essentiel, et seulement l’essentiel.
Au-delà du défi personnel, quel message souhaiteriez-vous faire passer à travers cette initiative ?
J’ai pensé à l’AFA il y a quelques jours, car j’avais envie de porter un message : même avec une MICI, on peut avoir des projets, même un peu fous. La vie, ce n’est pas la maladie, c’est apprendre à vivre avec. Nous avons tous des symptômes différents, des formes différentes de MICI, mais ce que j’ai compris, c’est qu’on peut agir : en s’écoutant, en s’entourant des bons professionnels, en apprenant à gérer le stress.
Pour moi, la maladie, c’est le mal a dit. Le mental est essentiel.
Et à ceux qui ne connaissent pas les MICI, j’aimerais faire passer ce message : un handicap invisible n’est pas sans douleurs physiques ou mentales. Quand je décline une invitation à dîner, ce n’est pas par caprice. C’est que j’ai trop mal au ventre, que je suis épuisée, que je suis déjà allée dix fois aux toilettes dans la journée. Et ce dont j’ai besoin, à ce moment-là, c’est qu’on me dise simplement : OK, prends soin de toi, on se voit une prochaine fois.
Parce que ce chemin est aussi une manière de porter un message d’espoir et de solidarité, j’ai eu envie d’aller un peu plus loin et de récolter des fonds pour les ateliers d’accompagnement en ligne, qui offrent écoute, soutien et conseils à ceux qui vivent avec une MICI, partout en France.
Un petit geste, un grand pas pour ceux qui en ont besoin 💜
Pour soutenir Mélanie, vous pouvez contribuer à sa cagnotte ici :