Dernières recommandations
MICI : LES NOUVELLES RECOMMANDATIONS NUTRITIONNELLES
2023. Brèves scientifiques. CERIN. https://www.cerin.org/breves-scientifiques/mici-les-nouvelles-recommandations-nutritionnelles/
L’ESPEN recommande :
- Des dépistages réguliers de la dénutrition et le traitement approprié de toute situation de dénutrition
- Une consommation énergétique similaire à celle de la population générale (30 à 35 kcal/kg/jour), mais une consommation protéique augmentée en phase active de la maladie (1,2 à 1,5 g/kg/jour chez l’adulte)
- Le suivi du statut en micronutriments, y compris en phase de rémission et la prise en charge de toute carence (notamment le besoin de complémenter en fer en cas d’anémie)
- Le suivi par un diététicien
A noter : Les prébiotiques et probiotiques sont jugés inutiles.
→ Pour en savoir plus détails des préconisations de l’ESPN : Ligne directrice ESPEN sur la nutrition clinique dans les maladies inflammatoires de l’intestin – ScienceDirect 2022
NUTRITION ET MICI : QUOI DE NEUF ?
Hébuterne, X. (2023) Modèle-045_023_HEBUTERNE.pdf (fmcgastro.org)
L’auteur revient sur les études de cohortes qui avaient démontré que :
- Une alimentation riche en fruits et légumes et en acides gras n-3 provenant des
poissons est associée à un risque plus faible de MICI - Une alimentation plus riche en viande rouge, en sucre, boissons sucrées et
confiseries et une consommation basse en légumes et légumineuses est associée
à un risque plus élevé de MICI - Le risque de développer une RCH augmentait chez les personnes qui avaient une
consommation élevée en sucre
Synthèse :
- La prise en charge d’une MICI nécessite l’intégration du problème de l’alimentation
- Le « régime type MICI » n’existe pas
- Le professionnel de santé doit connaitre le mode alimentaire de son patient pour dépister d’éventuelles erreurs
- Les principales erreurs alimentaires : prolongation d’un régime sans résidu après une
poussée de la maladie, l’élimination systématique d’aliments tels que le gluten, le
lactose, les fruits et légumes, voire la viande, dans l’espoir de prévenir une poussée,
le régime sans sel strict au cours d’une corticothérapie alors qu’il aurait été préférable
d’augmenter les protéines et de réduire les graisses, la prise de compléments
alimentaires au long cours et les régimes anti-inflammatoires pris sans
accompagnement - Il faut privilégier une alimentation plaisir plutôt qu’une alimentation sanction en
adaptant les conseils à l’état digestif
Le concept de « healthy diet » :
- Privilégier les produits frais : fruits et légumes de saison en évitant les produits industriels,
les plats tout prêts trop salés et sucrés avec de nombreux additifs alimentaires. - Préférer le poisson, les fruits de mer et la viande blanche, limiter la viande rouge (une à
deux fois par semaine). - Cuisiner maison. Privilégier les cuissons à la vapeur, au four ou à la planche. Limiter le sel
et les matières grasses pour la cuisson. Utiliser de l’huile d’olive. - Adopter le végétal
QUEL EST LE ROLE DE L’ALIMENTATION DANS LES MALADIES INFLAMMATOIRES CHRONIQUES DE L’INTESTIN ?
Richard, N., Leboutte, M., Vaillant, M-F., Hébuterne, X. et al. (2023) Nutrition Clinique et Métabolisme. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0985056223000262
- Un intérêt grandissant du rôle de l’alimentation dans la naissance des MICI
- Les régimes restrictifs favorisent le risque de dénutrition, de carence et de troubles
anxiodépressifs - Les nutriments sont capables de moduler la réponse inflammatoire intestinale. Ils ont effet
sur la composition du microbiote intestinal, la fonction de barrière intestinale ou les différents
acteurs de l’immunité - Un suivi diététique est nécessaire pour tout patient : par un professionnel de santé avec
une approche multidisciplinaire
CONSENSUS RECOMMANDATIONS :
-Un suivi diététique personnalisé pour tout patient
-Le non-recours à des régimes restrictifs (risque de dénutrition, de carences et moral affecté)