MICI et Coronavirus
Retrouvez dans cette rubrique toutes les informations concernant le Coronavirus Covid-19. Quels sont les risques quand on a une MICI ? Quand on est sous traitement ? Quel suivi pour ma grossesse ? Que faire pour mon travail ? Quelles sont les dernières informations concernant la vaccination ?
L’afa reste mobilisée pour vous apporter une information fiable et actualisée. Le contexte évoluant constamment, nous vous invitons à consulter régulièrement notre site internet pour vous tenir informé.
INFORMATIONS VACCINATION
Les recommandations actualisées le 7 février 2022
Deux vaccins à ARN messager (Pfizer-BioNTech et Moderna), deux vaccins viraux vectorisés (Astra-Zeneca et Janssen) et un vaccin antigénique (Novavax) sont
désormais accessibles en France. Contrairement à certaines idées reçues, des vaccins de ce type sont étudiés depuis plus de 20 ans et ont déjà été utilisés dans la
lutte contre d’autres infections virales. De ce fait, avec un bon recul, aucun élément ne permet de considérer qu’il existerait un sur-risque lié à l’utilisation de ces vaccins y compris chez les patients traités par immunosuppresseur, biothérapie et/ou inhibiteur de Janus Kinase. Les effets secondaires du vaccin sont le plus souvent limités à une réaction locale au niveau du point d’injection et/ou à des symptômes pseudo-grippaux. Il n’y a, à ce jour, aucun élément suggérant que la vaccination pourrait favoriser la survenue de poussées de MICI ou aggraver une poussée en cours. Il n’y a donc pas de contre-indication à proposer de vacciner un patient même s’il est en poussée de la maladie.
En conséquence, le GETAID, en accord avec la Société Nationale Française de GastroEntérologie (SNFGE) et les recommandations internationales des
autorités sanitaires, recommandent à tous les patients atteints de MICI, considérés comme immunodéprimés, qui n’ont pas d’allergie connue aux vaccins, de se faire vacciner contre le SARS-CoV-2 en utilisant un vaccin à ARNm.
Dans la population générale, un schéma vaccinal bien mené permet de protéger de façon durable et à plus de 90 % contre les formes sévères (nécessitant une
hospitalisation) de la COVID-19. Les schémas vaccinaux sont constitués d’une primovaccination pour déclencher la protection immunitaire suivi de rappels (ou boost vaccinal) permettant de maintenir la protection.
– Primovaccination : La primovaccination est habituellement constituée par 2 doses de vaccin, une seule dose en cas d’antécédent d’infection à la COVID. Des études suggèrent que les patients immunodéprimés pourraient avoir une immunité vaccinale moins forte que la population générale. En conséquence, il est recommandé pour les patients traités par azathioprine ou méthotrexate ou par chimiothérapie associée à une lymphopénie (<500/mm3 ) ou par l’association de deux traitements immunosuppresseurs, d’être vacciné avec un vaccin à ARNm et de recevoir 3 doses de vaccin au lieu de 2 pour la primovaccination, avec un intervalle de 4 semaines entre les injections (2 doses en cas d’antécédent d’infection). Pour les personnes recevant un immunosuppresseur n’entrant pas dans les catégories précitées ou atteintes d’un déficit immunitaire primitif, un schéma vaccinal à 2 ou 3 doses sera à discuter au cas par cas.
– Boost vaccinal/Rappel : Quel que soit le schéma de primovaccination (2 ou 3 doses) et en l’absence de survenue d’une infection à SARS-COV2 depuis la dernière dose reçue, un rappel vaccinal devra être effectuée dès le 3 e mois (au plus tard au 7ème mois) après la dernière dose du schéma initial ou après la dernière infection à la COVID-19 si elle est survenue dans l’intervalle.
De rares cas de thromboses vasculaires ont été rapportés chez des patients jeunes (moins de 55 ans) ayant été vaccinés par les vaccins viraux vectorisés (Astra Zeneca, Janssen). Le taux d’incidence de ces évènements n’est pas augmenté mais le lien de causalité entre les phénomènes de thrombose et ces vaccins sont toujours à l’étude. De ce fait il a été recommandé de n’utiliser ces vaccins que chez les adultes de plus de 55 ans.
LES TRAITEMENTS
Il n’est pas recommandé d’interrompre ou de reporter la mise en place d’un traitement immunomodulateur dès lors que cela est justifié pour la prise en charge d’une MICI, bien qu’une vaccination contre le SARS-CoV-2 soit recommandée avant l’introduction d’un tel traitement. En cas d’infection chez un patient sous traitement immunosuppresseur, il est recommandé de suspendre le traitement au moins 7 à 10 jours et le reprendre à la résolution des symptômes. Les traitements antiviraux, qu’ils soient préventifs ou bien curatifs précoces (anticorps monoclonaux, petite molécule), mis à disposition pour prévenir la survenue d’une infection sévère à SARS-COV2 ne sont pas actuellement pas indiqués en systématique chez les patients atteints de MICI. Ils seront à discuter au cas par cas en fonction des traitements en cours et des autres comorbidités. Vaccinées ou non, nous rappelons à toutes les personnes lisant ces recommandations que la vaccination contre le SARS-CoV-2 ne doit pas s’accompagner d’un relâchement des mesures barrières qui permettent de freiner la progression de l’épidémie en particulier chez les patients sous traitement immunomodulateur.
Pour le GETAID : Prs Aurélien AMIOT, Guillaume BOUGUEN, Arnaud BOURREILLE, Yoram BOUHNIK, David LAHARIE, Laurent PEYRIN-BIROULET et l’EDU-COM
Arrêté du 4 octobre 2021 modifiant l’arrêté du 1er juin 2021 prescrivant les mesures générales nécessaires à la gestion. L’article 24 est complété par un III ainsi rédigé :
« III. – Par dérogation aux articles L. 162-1-7 et L. 162-1-8 du code de la sécurité sociale, les patients sévèrement immunodéprimés bénéficient, sur prescription médicale, d’un examen de détection des anticorps sériques post-vaccinaux dirigés contre le coronavirus SARS-CoV-2 pris en charge par l’assurance maladie. Cet examen peut être réalisé à compter du quinzième jour suivant la dernière injection d’un vaccin contre la covid-19. »
( 23 juin 2021) Les immunosuppresseurs et biothérapie dans les MICI n’ont pas d’impact sur le risque de forme de grave de COVID
C’est une équipe française, dont le Pr Franck Carbonnel, membre du comité scientifique de l’afa, qui vient de le démontrer à partir du système national des données de santé, en s’appuyant sur les données d’hospitalisations, de ventilation mécanique pour COVID 19 ou de décès entre février et août 2020. Or parmi les 268 185 patients atteints de MICI, 600 ont été hospitalisés pour COVID 19 dans la période, 111 sont décédés ou ont été ventilés (78 décès).
Parmi les patients, 20% d’entre eux étaient traités sous biothérapies, 9,1% par immunosuppresseurs et 3 quarts par aucun de ces traitements. Le risque d’hospitalisation pour COVID 19 ne différait pas en fonction des différents traitements, mais était lié davantage à l’âge (supérieur à 60 ans) et aux comorbidités. Le risque de décès et de ventilation mécanique de la même façon ne différait pas en fonction des différents traitements.
Seule la prise de corticoïdes était associée à un surrisque d’hospitalisation.
Ces données rassurantes démontrent qu’il est important de bien continuer son traitement même en cours d’épidémie, hormis les corticoïdes qui devraient être diminués en accord avec son gastroentérologue.
Compatibilité des vaccins et immunodépression ( corticoïdes +20mg/j pendant 15 j, Immunosuppresseurs, biothérapies)
Le 10 janvier 2021 le GETAID et la Société Nationale Française de Gastroentérologie confirment que les vaccins ARNm sont compatibles avec une MICI quelque soit le traitement du patient et recommandent de se faire vacciner sous conditions de la stratégie vaccinale mise en œuvre par le gouvernement. Lire l’intégralité des recommandations.
A lire également : INTERVIEW EXCLUSIVE DU PR STÉPHANE PAUL – 16 décembre 2020
ACTUALITES DE LA RECHERCHE
Covid-19 et MICI : A-t-on plus de risques d'être contaminé et de développer une forme grave ?
Les dernières données sont elles rassurantes ? Notamment pour les malades de MICI avec des traitements qui agissent sur le système immunitaire ?
Une conférence exceptionnelle en direct des Etats-Unis le 28/11/2020, par le Pr Jean-Frédéric Colombel du Mount Sinaï Hospital.
RESULTATS DE L'ETUDE AFA : COVID & MICI
En 2020, l’afa a lancé une enquête exceptionnelle afin de mieux connaître les préoccupations et besoins prioritaires des personnes malades de Crohn et de rectocolite hémorragique, leur vécu du quotidien et de leur parcours de soin. Vous avez été plus de 2000 répondants ! Découvrez les résultats sur l’Observatoire des MICI.
Où se faire dépister ?
Toutes les informations concernant le dépistage Covid-19 : types de test, conditions, marche à suivre et la localisation des centres de dépistage, sont disponibles via ce lien : Info Coronavirus COVID-19 – Tester – Alerter – Protéger | Gouvernement.fr
Prenez soin de vous à la maison
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Autres informations de l'AFPric :
à destination des malades atteints d’un rhumatisme inflammatoire chronique, sur le site de l’AFPRic : Cliquez ici
article mis à jour le 31/01/2023