Bourses 2020
Bourses de l’afa 2020, 11 projets d’excellence au service de la recherche sur les MICI
Le Comité scientifique de l’afa a soigneusement sélectionné 11 projets pour un montant total de 210 000 euros que vous pouvez retrouver dans leurs objectifs sur le site de l’afa. Ces projets très variés qui vont de la recherche fondamentale à la recherche clinique, mais aussi environnementale ont été validés par le conseil d’administration de l’afa, avec un soutien renforcé de la recherche sur le Microbiote et la transplantation fécale.
Zoom sur deux travaux de recherche soutenus par l’afa qui concernent plus particulièrement l’environnement
Une étude fonctionnelle du lien entre l’exposition aux pesticides et la susceptibilité aux MICI, menée par Jérôme GAY-QUEHEILLARD et son équipe Amiennoise.
La France est un pays fortement agricole et un des plus utilisateurs de pesticides en Europe. Tout individu est exposé au cours de sa vie à un nombre important de résidus de pesticides, en particulier par l’alimentation, et dont les effets cumulatifs sur une longue période demeurent inconnus. Cette étude émet l’hypothèse que l’exposition aux pesticides pendant des phases de grande vulnérabilité de l’individu en développement (grossesse, allaitement et enfance) pourrait favoriser la survenue des MICI.
L’objectif de ce travail est donc d’étudier l’impact de l’exposition chronique à un mélange de 3 pesticides les plus vendus en Picardie, que sont le prosulfocarb (herbicide), le mancozebe (fongicide) et le glyphosate (herbicide) sur l’équilibre physiologique de l’intestin et la susceptibilité aux MICI dans un modèle de colite expérimentale au TNBS (très proche de la MC chez l’Homme) chez le rat.
Une étude sur la caractérisation des territoires à forte incidence de maladie de Crohn menée par Béatrice TOUCHELAY et son équipe lilloise.
Le risque de développer la maladie n’est pas le même selon l’endroit où l’on vit. Par des méthodes mathématiques très complexes et puissantes, 4 zones géographiques ont été isolées (on les appelle clusters de sur-incidence) où le risque est très important et 4 zones où ce risque est quasi inexistant (clusters de sous-incidence). Comme on ne connaît pas la cause liée à l’environnement, il est scientifiquement très difficile voire impossible de bâtir des études épidémiologiques interventionnelles en allant interviewer et faire des prélèvements pour comparer les patients vivant dans les zones à haut et faible risque alors qu’on ne sait pas ce que l’on cherche.
Cette étude a donc décidé de travailler sur une approche territoriale et non individuelle. Cette approche est innovante, transversale et inter disciplinaire car elle va faire intervenir des spécialistes dont l’expertise se situe en dehors de la médecine. En effet des sociologues, historiens, géographes, environnementalistes, toxicologies, mathématiciens vont essayer de caractériser ces zones et d’essayer de trouver des pistes environnementales au niveau territorial avant de les confirmer par des études interventionnelles (cas-témoins) chez les patients et également sur des modèles cellulaires.
Depuis 1982, l’afa soutient la recherche, et des avancées considérables ont été réalisées notamment dans la connaissance des mécanismes immunologiques et bactériens. Pour continuer à soutenir l’excellence, et ainsi à viser des traitements curateurs, nous comptons sur chacun de vous.