1 patient informé en vaut 2
Dire ou ne pas dire ? C’est à cette question posée souvent placée au coeur de la relation médecin-malade que l’enquête de Gwenaëlle Gravis, médecin oncologue à l’institut Paoli Camlettes de Marseille, apporte des éléments de réponse.
Deux options ont été proposées à 350 patients atteints de cancer : avoir accès selon leur bon vouloir à l’intégralité de leur dossier médical réactualisé en permanence et accompagné d’un lexique médical. Ou se voir délivrer une information « à la demande », avant, pendant, et après leur chimiothérapie. 20 mois plus tard, les résultats de cette étude montrent que 70% des patients du 1er groupe déclarent avoir consulté leur dossier, 70 % d’entre eux disant l’avoir compris. Globalement leur indice de satisfaction a été supérieur à celui du 2ème groupe et il n’a pas été enregistré la moindre augmentation de leur anxiété.
Contrairement à certaines idées reçues, un patient « complètement informé » n’a donc pas tendance à être plus anxieux qu’un autre malade. Dans les cas les plus dramatiques ce sont d’ailleurs souvent les médecins qui ont tendance à ménager l’espoir même lorsque celui n’est pas fondé. Quitte à taire ou à tordre la vérité. A sa façon, cette étude vient rappeler qu’une des missions essentielles des médecins, c’est d’informer « en toute transparence » leurs patients en rendant intelligible l’ensemble de leurs résultats médicaux.
La généralisation d’Internet a fait exploser nombre de barrières. Y compris celle de l’information médicale. De plus en plus matures et responsables, la plupart des patients ne veulent plus s’accommoder de cette culture du secret médical. Plus que le savoir, n’est-ce pas plutôt l’ignorance qui est souvent à l’origine de l’anxiété et de l’incompréhension ?